07 février 2007

Les reflexions de Steve Jobs sur la Musique et les DRM

Un titre un peu pompeux, pour reprendre un communiqué de presse d'Apple où Steve Jobs nous livre sa vision de la situation et de l'avenir de la musique en Ligne.
Je me répête peut-être mais je n'ai jamais été un Apple-maniaque, ni un Jobs'groupie. Pour autant je dois admettre que le positionnement d'Apple sur le secteur de la musique en ligne avec le couple Ipod+Itunes m'a grandement impressioné autant par la qualité de leurs produits que par leurs marketing stratégique et opérationnel.
Donc pour résumer cette analyse très dense de Steve Jobs que vous pouvez consulter dans son intégralité ICI, face à la revendication d'interopérabilité revendiquée par les consommateurs et relayé depuis peu par de nombreux pays et instances européennes, il y a 3 issues possibles :


  • Ne rien changer : Selon Jobs, il n'y a pas vraiment de problème d'interopérabilité : 97% des chansons que l'on trouve sur un Ipod sont sans DRM et il est toujours possible d'acheter sa musique sur CD qui sont sans aucune protections pour mettre ensuite sa musique sur un baladeur ou un ordinateur. Cette situation n'empêche pas selon Steve Jobs l'innovation sur le marché de la musique portable et il s'appuie sur la sortie cette année du Zune de Microsoft. Pour autant on sent bien que pour lui cette situation n'est pas viable à moyen terme

  • Distribuer, sous licence Apple, la technologie Fairplay de DRM. Si le modèle économique pourrait être intéressant pour Apple, la divulgation de la technologie Fairplay à des tiers l'exposerait davantage à des contournements et des hacks. De plus les délais de réaction au "cassage" des clés seraient largement plus long et les méthodes plus complexes qu'aujourd'hui où la chaîne ITunes+Ipod est relativement aisée à maîtriser. Donc pour Jobs c'est clairement No Way...

  • Enfin la troisième solution annonce une révolution, surtout venant de Steve Jobs : Abolir les DRM! Jobs encourage à faire pression sur les majors de la musique pour qu'ils acceptent de produire leur catalogue sans DRM. Jobs jure qu'ITunes adopterait tout de suite un modèle sans DRM qui simplifierait énormément le système pour les utilisateurs et pour les entreprises voulant proposer des solutions innovantes dans ce secteur.

Cette annonce de Steve Jobs va sans doute faire beaucoup parler d'elle dans les semaines et mois à venir et augmenter encore la pression sur les majors de la musique. Si l'intérêt des consommateurs pour de la musique sans DRM est évident, l'intérêt pour Steve Jobs et Apple l'est tout autant. Après avoir profité pendant plusieurs années d'un système fermé par les DRM pour s'imposer comme leader quasi-monopolistique sur la musique en ligne (70% de PDM aux USA!), Apple veut encourager l'abandon des DRM afin d'élargir ce marché aux autres baladeurs musicaux et contrer l'offensive de la musique sur mobiles. Se faisant, en préconisant l'abandon des DRM, Jobs semble convaincu que les effets du piratage seront moins néfastes que la croissance promise des ventes de musique numérique générée par la simplification de l'usage et de l'interopérabilité. C'est peut-être, au final, l'argument le plus convaincant et le plus important pour les majors!

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